Le Loup de Bretagne

Bien des choses s'était produites dans sa vie, des bonnes et des moins bonnes. Bien des erreurs furent commises depuis la mort de sa première compagne, la belle et douce Maev, une disparition qui fit du Loup de Bretagne un redoutable adversaire, une bête sanguinaire. Il fallut bien d'autres morts pour qu'Engherran revienne à lui et cesse de voyager dans les Ténèbres de la nuit. Puis se fut le départ des terres qui l'avaient vu naître, les terres de Kerbleiz. Il était indésirable, un déchet de sa lignée, un homme condamné pour de vils raisons, mais il était et resterait chevalier. Son serment, n'était plus lié à un quelconque seigneur ou puissant, il l'était désormais à la terres et aux peuples.

Au fil des errances, il fit des rencontres bonnes et mauvaises. Il réapprit à vivre pour lui même, afin de donner le meilleur à tous ceux qui en feraient la demande. Il apportait aide et réconfort autant que possible, tirant l'épée seulement quand cela était nécessaire. Aucune terre, aucun privilège pour ce chevalier, juste le devoir de protéger et servir.
Aujourd'hui, il ne désirait rien d'autre que d'apporter un peu d'harmonie à ses amis d'Embrun, à sa nouvelle patrie et surtout à ses deux filles, Seren et Laurelyne. C'était dans ce seul but qu'il avait intégré le conseil municipal de sa cité, qu'il veillait sur ses murs, qu'il avait intégrer la prévôté. La volonté de servir et de protéger.

Par une froide journée de novembre, alors qu'une lourde pluie mêlée de glace tombait avec force. Engherran, vêtu de son lourd harnois de métal, recouvert d'un épais manteau de laine, cheminait lentement en direction des écuries des Compagnons. Il fit arrêter son destrier près d'un appentis ou s'abritait un jeune garçon, sans doute palefrenier. Au regard du gamin, visiblement effrayé par cette étrange apparition, le chevalier retira la capuche qui lui protégeait le visage.

Bonjour mon garçon, je suis le chevalier de Kerbliez, Engherran. Peux tu m'annoncer au Seigneur de Poligny ou à toute personne pouvant me recevoir ?
Et ne t'inquiète pas, un breton des montagnes ne craint nullement la pluie. Va mon gars ! Je m'occupe du cheval, ajouta-t-il en flattant le destrier pommelé.

Le chevalier regarda le jeune garçon filer jusqu'au castel avant de rabattre sur sa longue chevelure la capuche de son manteau de laine. La pluie était froide. Cette année l'hiver viendrait vite. Une bien mauvaise chose au vue de la situation conflictuelle qui s'était à présent installer sur les terres du Lyonnais Dauphiné.

Engherran mit pied à terre dans un cliquetis métallique pour mettre à l'abris son compagnon Marc'hael. Il se saisit d'une pomme, qu'il avait repéré dans un seau, et la donna au destrier. Souriant au cheval, le Loup de Bretagne lui murmura quelques mots en langue bretonne comme si l'animal pouvait le comprendre avant de commencer à lui retirer le lourd harnachement qu'il portait.

Engherran avait pris le temps de s'occuper de son destrier avant de rejoindre l'entrée que le jeune palefrenier avait laisser ouverte pour lui. Avant de se glisser à l'intérieur du castel, le chevalier s'ébroua afin de se débarrasser de l'eau qui ruisselait le long de son lourd mantel. Patiemment, il observait la salle dans laquelle il se trouvait, appréciant le décor dont les grandes tapisseries accrochées aux murs qui devaient sans nul doute préserver les résidents de la demeure du froid et de l'humidité. L'endroit de ce qu'il pouvait en voir semblait chaleureux et vivant.

Il ne savait s'il avait attendu longuement ou non, le temps filant de manière différente selon les gens et leurs occupations, avant que ne se présente à lui un homme visiblement d'humeur grognonne. Le Loup de Bretagne s'inclina, main sur le coeur, pour saluer le Vicomte de Maubec et Seigneur de la Vallouise et adressa également un salut à celui que tous ne pouvait voir.

Enchanter Messire.
Je suis effectivement l'homme connu sous le nom d'Engherran de Kerbleiz.

Il se releva et, profitant du silence qui s'était installé entre eux, observa également son interlocuteur. Puis il prit le fauteuil que ce dernier lui présenta.

Il est bien regrettable que les hommes et les femmes de ce duché ne désirent pas s'investir plus, vraiment regrettable. C'est un problème qui semble ne pas touché uniquement le Lyonnais-Dauphiné.

Engherran s'arrêta un instant et réfléchit un moment.

Me présenter. J'avoue ne pas avoir l'habitude de beaucoup parler de moi, mais soit je vais me présenter en quelques mots.
Je suis Engherran Tugdual de Montfort dict de Kerbleiz, fils bâtard de Solenn de Montfort. J'ai servi il y a un moment de cela le Duché de Bretagne en tant que chevalier, mais j'ai quitté les terres qui m'ont vu naître il y a très longtemps. Je crois que je ne supportais plus la guerre, et je n'avais plus personne là-bas à m'attendre, aussi suis-je parti.
J'ai vécu un temps en Anjou et à Saint Bertrand de Comminges où j'ai "combattu" quelques brigands qui avait fait de la ville leur terrain de jeu. Mais afin de protéger ma jeune fille et mon épouse, nous sommes partis en terre du Lyonnais Dauphiné, à Embrun, où nous avons retrouver Laurelyne, une nièce de mon épouse que nous avons aujourd'hui adopté.

A Embrun, très tôt j'ai intégré le conseil municipal de la ville en tant que conseiller à la sécurité et boulanger municipal, sur ma demande et le souhait de Sam ... enfin de notre Duc.
Depuis le décès de mon épouse, puisse les dieux veiller sur elle, j'ai également intégrer la prévôté où je n'ai encore que le statut de garde, le temps de passer mon examen.
Au final je ne cherche qu'à faire vivre cette cité qui, bien que Breton, est désormais la mienne.

Engherran fit à nouveau une pause cherchant bien ses mots, afin de ne pas s'embarrasser du superflus.

J'ai autrefois fait le serment de veiller sur les peuples et la terre. Mes choix passés et présents vont en ce sens, c'est pour cela que j'ai intégré la prévôté, et je souhaite que les futurs le soient également.
Pour le duché, tout comme pour ma ville, je souhaite apporter un peu de vie et de protection. Je ne cherche nul pouvoir, je souhaite simplement protéger et servir. Je suis un homme de valeur, je fais don de ma personne, j'apporte aide et écoute à ceux qui en ont besoin. J'essaye d'être droit et juste, d'agir avec honneur et respect.
Voilà ce qui me pousse à venir me présenter à vous, à offrir aux habitants de ce duché mes modestes compétences.

Pourquoi le GOLD ?
Parce qu'ayant côtoyé Sam pendant quelques temps, j'ai aimé et apprécié sa façon de voir le monde qui nous entoure, son travail fait à Embrun.
Parce que parmi les gens qui me sont proches nombreux sont ceux qui sont sympathisants de votre mouvement et ma fille est, à mes yeux, la plus précieuse de ces personnes.
A dire vrai, cela fait un moment que cela me tourne dans la tête. Récemment j'ai reçu une lettre d'un membre d'un autre partir dont j'ai visiblement attiré l'attention du fait de mon dévouement pour Embrun. C'est cette missive qui a tout déclenché ; elle m'a donné conscience que je pouvais apporter ma pierre à un édifice que je souhaite solide. Et cet oeuvre je souhaite le faire avec le GOLD et pas avec un groupe qui ne sait pas quelles sont ses idées.

Après ce sera à vous de me dire si je puis vous être utile ou non, finit-il par conclure.

Le membre 'Engherran' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Dé à Phel' :

Engherran se leva promptement en voyant arriver Damer Arwel. Le Loup de Bretagne s'inclina respectueusement et avec courtoisie, la main sur le coeur, pour saluer la Duchesse comme le demande l'étiquette.

Je suis honoré de faire enfin votre rencontre Votre Grâce.

Oui je suis le père de Laurelyne et bien qu'elle ne soit que ma fille adoptive, nous sommes très proche l'un de l'autre. Elle est ma Petite Louve. Parfois le coeur prime sur le sang.

Tout en restant debout dans son armure d'acier, le chevalier reprit calmement son discours.

Quant à mon caractère, rassurez vous je n'ai pas la réputation d'être ... bougon. On me qualifie généralement d'homme sage et calme. Je pense que ces qualificatifs sont exagérés, je n'ai pas toujours été l'homme que je suis aujourd'hui. Mais je ne suis sans doute pas le mieux placé pour parler de mes "qualités", affirma-t-il en souriant.

Les valeurs du GOLD ?
Voilà une question fort intéressante. A dire vrai je ne m'intéresse que depuis peu à la politique, bien que cela soit un bien grand mot et je ne suis pas un résident de longue date de ce duché. Je ne connais donc pas toute l'histoire de votre groupe.
Néanmoins je pense que ce n'est pas le parti qui est important mais les hommes et les femmes qui le composent. Aussi pour moi les valeurs du GOLD sont la somme des valeurs de ses membres. Connaissant certains d'entre vous je puis affirmer que les valeurs que j'ai perçues sont le don de soi, la générosité, la bienveillance, l'envie de servir et de veiller sur les êtres vivants sur les terres du Lyonnais Dauphiné, une forme de loyauté et de fidélité. Il y a également selon moi l'écoute, il est particulièrement important d'être prêt à entendre les soucis et les doléances de ceux qui ont besoin d'aide, car en tant que personne ayant une certaine forme de pouvoir, il est de notre devoir de servir au mieux les intérêts de ceux qui place leur confiance en nous.

En tant que chevalier, nombre de ses valeurs sont aussi les miennes, aussi j'attends du GOLD qu'il me permette d'agir selon mon éthique pour le bien de tous en ces terres. Je ne cherche nul pouvoir ni aucun privilège en particulier, je souhaite juste servir.

Engherran regardait le Vicomte avec amusement et lui adressa un sourire.

Rassurez vous Messire, bien qu'étant de nature calme, je suis tout à fait capable d'avoir une humeur de chien enfin plutôt de loup et ce surtout les nuits de pleines lunes, dit-il en riant. Après tout, nous autre Breton avons la réputation d'être de furieux bougons.

A vrai dire je n'ai pas vraiment de question pour le moment, ou plutôt tellement que je ne saurai les formuler clairement.

En fait j'en ai une, affirma-t-il.
Avez vous beaucoup d'âme errante en ce monde dans ce castel.

Le regard du chevalier se posa sur le spectre qui se trouvait juste derrière le Vicomte.

Ainsi donc la frontière entre notre monde et l'Annwvyn devait être très faible. Voilà une question sur laquelle il se pencherait sans doute. La question du vicomte le prit un peu de cour. Le Loup de Bretagne observait son interlocuteur, un long silence s'était installé entre eux. Le chevalier dardait son regard bleu acier dans celui de l'homme qui lui faisait face, un regard pénétrant, tel celui d'un prédateur qui cherchait la faille, la meilleure occasion pour mettre à mort sa proie. Ces yeux étaient telles des lames acérées. Puis Engherran n'ayant pas montrer d'autre signe de colère partit d'un rire franc.

Je crois que vous auriez sans doute déjà perdu vos attributs, ma fille étant très habile avec une dague, avant que je ne puisse vous tranchez la tête. A mon grand regret croyez moi.
A moins que d'autres personnes tout aussi proches d'elle se charge de vous faire regretter ce genre de tentatives ou de pensées, conclue-t-il en souriant tel un prédateur carnassier.

Comprenez que l'on ne touche pas à mes filles ... sans risquer d'y perdre quelque chose.

Le chevalier éclata de rire, un rire sonore qui néanmoins ne laissait aucun doute sur la mise en oeuvre de la "menace" qu'il venait de faire, même s'il savait que l'homme qui lui faisait face ne cherchait simplement qu'à le pousser dans la colère.

Il accepta la choppe tendu par le Vicomte et en donna une à la duchesse.

Yec'hed mat !

D'un coup les oreilles lui firent un mal de chien, quelqu'un parlait de lui c'était indéniable. Les salons de discussions étant vide il se dirigea vers les communs accessibles à tous et tomba sur le grognon, la bienveillante et . . . Engherran...

Mon ami ! dit-il en s'approchant pour le saluer Ne me dis pas que c'est le grognon qui t'a passé à la question ?

Alors qu'il levait son verre à la santé de ses compagnons du moment, une voie familière se fit entendre. Le chevalier se leva d'un bon et vint donner l'accolade à son ami.

Sam ! Je suis heureux de te voir.

Se reculant un peu, il observa le duc et se mit à rire.

Excusez moi votre seigneurie, je crois bien manquer à tous les devoirs de l'étiquette, dit-il les larmes aux yeux.
Quant au Grognon, ce n'est rien je crois qu'il cherchait à me tester un peu en m'attaquant sur un sujet capable de faire surgir le loup qui dort en moi. J'espère ne pas l'avoir pas trop déçu ...

L'étiquette ? Qu'est ce que c'est que ça ? Connait pas aux golds l'étiquette. sortant un trousseau de clefs En revanche ça on connait bien voici un trousseau de clefs qui te permettra d'aller et venir dans les locaux et de participer aux débats en cours ou d'en ouvrir. Bienvenue chez les golds mon ami.

Engherran attrapa le trousseau de clef que son ami lui tendait.

Merci mon ami. J'espère que je saurai me montrer à la hauteur.