Arrivée d'un Valentinois curieux

C'était un matin comme les autres pour Alan, du moins presque... En cette fin de semaine, il avait quitté le domaine ambassadorial de Mercurol pour s'en retourner, comme chaque samedi, à Valence. Il devait y embaucher des travailleur pour ses champs et rien ne valait l'efficacité de la bonne vieille méthode du crieur public... La question qui subsistait était celle-ci : pourquoi engager un crieur alors que deux chopines suffiraient à vous réchauffer la gorge pour faire vous mesme le travail ? Après un passage en coup de vent en taverne où provisions furent faites pour la tâche à accomplir, il se mit à déambuler de par les rues, beuglant comme il fallait pour réveiller les journaliers. L'affaire fut entendu en une demi heure et l'Ambassadeur pouvait alors s'occuper de ses projets.
L'un de ses projets justement risquait d'occuper ce samedi après midi. Ayant des oreilles un peu partout et des amis qui lui rendait des comptes régulièrement, il avait été intrigué par une affaire de politique. Grand bruit avait été fait autour de l'élection de la Duchesse Pénélope, et notamment autour de l'attitude d'un personnage des plus intéressant, un homme qu'Alan ne connaissait point ou peu pour l'avoir entendu lors des précédentes campagnes électorales : le seigneur de Sinard, qui lui avait-on dit portait le nom d'Antoine de Sévillano. Alan ne manqua pas de se renseigner afin de savoir où il pouvait rencontrer cet homme et se souvint que le sire était membre du GOLD. Il avait donc pour projet de rencontrer cet homme, d'en apprendre plus sur ses idées et peut-être de le rejoindre dans ce parti si l'envie venait. Les motivations de l'Ambassadeur n'était en aucun cas quelques rancœur envers la Duchesse qu'il fréquentait et qu'il appréciait à Mercurol, mais bien de confronter ses idées et de rencontrer des gens intéressants et intrigants. Et si ce fut le nom de Sévillano qui amena Alan à frapper à la porte du Siège des GOLD, il ne doutait pas un instant de pouvoir en rencontrer d'autres en ces murs. Il avait, en effet, entendu prononcer d'autres noms qui l'intéressaient tout autant.
C'est donc pour occuper son samedi et faire des rencontres que le "vieil" (diraient les mauvaises langues) ambassadeur frappa à la porte, attendant qu'on lui ouvre.

- Messire Antoine ! Un homme en tenue d'ambassadeur demande à ce que vous le receviez !

Le Sevillano releva la tête. Il n'aimait pas vraiment être dérangé lorsqu'il travaillait. Surtout que son temps de travail avait été largement réduit depuis quelques temps, pourquoi les gens n'arrivaient-ils pas à s'arranger pour le rencontrer lorsqu'il ne travaillait pas ?

- Indiquez-lui le chemin de Mercurol ... Ah, ces étrangers, il ne savent jamais où se rendre !

- C'est que, Messire, il est en tenue d'ambassadeur, mais il est Dauphinois.

- Ah ... Eh bien, que me veut-il ?

- Je ne sais pas, Messire. Il vous demande.

Antoine grommela un bon coup, puis il referma avec un bruit sec le registre sur lequel il écrivait avant de se lever.

- Installez-le à la buvette, et préparez deux verres de clairette.

Puis il se dirigea vers ladite buvette. Il s'installa dans un fauteuil en attendant son invité. Au bout de quelques instants, la porte s'ouvrit.

L'attente ne fut pas longue puisqu'il n'eut à peine le temps de retirer sa main de la porte qu'il avait frappée que celle-ci s'ouvrit sur un page assez jeune au regard suspicieux. Alan ne put déceler ce qui inquiétait le bonhomme mais celui-ci le reluqua des bottes jusqu'au chef pendant cinq bonne seconde avant de demander d'une voix qui se voulait grinçante :

C'est pour quoi ?

Hum... A dire la vérité, je ne le sais trop moi mesme... Enfin si... Pourrait-on me faire rencontrer le sire de Sévillano. Je souhaiterais...

J'vais voir s'il peut vous recevoir... coupa le jeune homme qui visiblement avait marre d'être à la porte. Attendez là. Touchez à rien ajouta-t-il prestement en montrant un fauteuil dans le hall. Il s'éclipsa rapidement laissant Alan avec sa conscience dans le petit vestibule.

L'Ambassadeur patienta donc en réfléchissant à la manière de se présenter devant le sire et se demanda mesme pourquoi il avait demandé à le rencontrer personnellement... Encore que les récents événements suffiraient amplement à nourrir une conversation.
Le page refit son apparition en sortant d'on ne sait où. Le bâtiment devait grouiller de portes dérobées...

Il vous reçoit, suivez moi.

Le ton avait changé, comme si l'approbation du sire de Sévillano suffisait à faire de l'Ambassadeur un invité de marque...
Quelques instants plus tard, le page le laissait devant une porte qu'il poussa lentement. Il se retrouva dans un petit salon où l'attendait un homme installé dans un fauteuil. Supposant qu'on ne l'avait pas conduit au mauvaise endroit, Alan s'avança pour se présenter.

Messire... Je suis enchanté de vous rencontrer, je me nomme Alan Ana, Ambassadeur du LD comme vous pouvez le voir. Je souhaiterai m'entretenir avec vous sur divers sujets qui ont récemment piqué mon intérêt.

L'homme qui entra, sans doute l'ambassadeur qu'on lui avait annoncé, était inconnu du Seigneur de Sinard. Du moins jusqu'à ce qu'il se présente.
Manque de chance, il semblait vraiment s'intéresser à Antoine. Il n'allait donc pas être possible d'appeler un de ses compagnons pour le remplacer.

Je vous en prie, Excellence, asseyez-vous, et développez plus précisément ces sujets qui vous amènent.

Pas besoin de se présenter, puisqu'il semblait le connaître. Lorsque les verres de clairette fut servi, Antoine leva le sien vers son interlocuteur avec un presque imperceptible "Santé" avant d'y tremper ses lèvres.

Alan continua donc sa progression vers le Seigneur de Sinard et s'installa dans un fauteuil à ses côtés. Un verre de la fameuse Clairette Dioise lui fut servit et le regardant un instant, il se demanda par où commencer et comment formuler au mieux ce qu'il voulait dire. Il ne fallait pas froisser le Sire, mesme s'il ne paraissait y avoir aucune raison pour que cela se fit... normalement. Répondant à son interlocuteur en levant subrepticement son verre, il en but une gorgée rapidement avant de prendre la parole.

J'ose espérer, Messire, que ma démarche ne vous paraitra point trop cavalière mais, étant homme à se forger une opinion qu'après avoir eu toutes les cartes en main, j'aime à prendre connaissance de tous les faits avant de me faire un avis. Il s'agit ici, vous l'aurez peut-être compris, du sujet des élections passées et du bruit qui en est sorti. En effet, malgré mes recherches et mes nombreux questionnements je ne suis pas parvenu à trouver une connaissance solide de tous les faits. Vous vous demanderez sans doute où est mon intérêt dans l'histoire et je pourrai vous répondre qu'il s'agit de pure curiosité mais cela ne serait pas très honnête... A la vérité, je côtoie chaque jour la Duchesse Pénélope au Domaine de Mercurol ou nous travaillons ensemble dans de bonnes conditions, et j'avoue ne pas la reconnaitre dans tous ce que j'ai pu apprendre de vos dires... Là est mon intérêt. La question me taraude de savoir si c'est moi qui l'ai mal jugée, ou vous. De là, me voici. Je souhaiterai, si cela ne vous dérangez pas, savoir ce qui s'est passé à la suite des élections pour qu'apparaissent tant de remous.

Quelque peu essouffler, il but une nouvelle gorgée en observant la réaction de son interlocuteur. Il avait l'habitude de s'exprimer longuement et il craignait déjà d'avoir harasser son interlocuteur...

A ces mots, Antoine lâcha un profond soupir. Il s'en doutait, il ne pouvait soutenir le contraire. Mais c'était lassant de se justifier des dizaines de fois pour le même acte.

Vous n'avez qu'à lire ma lettre de démission, tout ce que je pense à propos de la duchesse y est écrit.

Naturellement, les gens l'apprécient, et je ne saurais vous contredire, elle est très agréable à vivre ... En privé. Néanmoins, vous n'avez jamais eu des intérêts contraires aux siens, je me trompe ? Sinon, vous ne seriez plus de cet avis.

Je dénonce principalement la manière dont elle a jeté à la poubelle le vote des Lyonnais-Dauphinois simplement pour jouir d'un Duché de retraite, et malgré un premier mandat simplement désastreux. Je juge que lorsqu'on a déjà prouvé son incompétence, on devrait avoir la décence de s'effacer de soi-même.

Par ailleurs, même une fois qu'elle eut obtenu ce qu'elle voulait, elle a sciemment écarté le parti que je représentais des négociations. Celui arrivé en tête. Celui qui a relevé les finances ducales.

Et enfin, elle se venge de l'affront que je lui ai causé avec ma lettre en profitant de sa fonction. Par exemple, depuis toujours, le Bâtonnier a accès aux discussions à propos de la justice, et est indépendant du conseil ducal. Or, depuis qu'elle est au pouvoir, le Bâtonnier a perdu ses accès et il est de moins en moins dépendant du conseil ducal. Je suis le Bâtonnier. Et tout cela s'est fait sous l'impulsion de la duchesse et de son fiancé.

Etait-ce la seule raison de votre venue ?

Alan haussa un sourcil en voyant son interlocuteur soupirer. C'est quelque chose qu'il aurait habituellement mal prit, mais étant ici "invité" (certes de son propre chef et alors ?) il ne le fit pas remarquer. Il écouta son interlocuteur avec un intérêt profond et se demanda où le Seigneur de Sinard espérait-il que lui, simple citoyen, eût pu lire sa lettre de démission. Sa curiosité allait grandissante de même que son contentement. Il avait là la réponse la plus riche qu'il eût pu espérer. Il devait le reconnaitre, lui-mesme n'avait pas apprécié ni compris comment sa collègue était parvenu au trône du Duché après les élections. Et alors qu'il allait justement questionner le Sire sur le sujet, il fut coupé dans son élan par une question des plus claires :

Etait-ce la seule raison de votre venue ?

L'Ambassadeur ne s'y opposa pas. Le sire lui consacrer déjà un temps qui lui était sans doute précieux et il n'avait pas pour but de l'ennuyer. Il alla donc dans son sens.

Et bien, non Messire. Je venais me renseigner par la mesme sur le Grand Œuvre. Vos idées m'ayant convaincues aux dernière élections, je souhaitais en rencontrer les membres. J'ai en partage certaines valeurs qui, si elle ne sont celles du Grand Œuvre, sont au moins celles de certains de ses membres et j'envisageais éventuellement de travailler à leur côtés.

Ah, une bonne chose. Ces questions n'étaient donc qu'une amorce ? Il aurait en effet été regrettable de faire tout ce chemin pour entendre la même sempiternelle explication de la part du Seigneur de Sinard que ne se renouvelait pas vraiment.

Fort bien. De quelles valeurs parlez-vous, précisément ?

Pendant que son interlocuteur réfléchissait, Antoine indiqua au domestique qu'il y avait là un potentiel nouveau membre, et qu'il fallait donc en avertir les autres compagnons pour que puisse commencer le rituel défilement des questions.

Alan eut un léger sourire : le sujet semblait intéressait bien plus son interlocuteur qui à son tour posait des questions. Il but une gorgée rapidement de la douce Clairette qui lui plaisait tant. Lui qui, il y a quelques mois encore, ne touchait pas une goutte d'alcool de peur de toucher le fond... Son retour à la ville avait été des plus bénéfique il faut l'avouer et il reprenait plaisir à passer du temps en tavernes auprès de ses congénères. Modération faisant loi... souvent. Il releva le nez et tenta de répondre au mieux, sans faire de lèche.

Et bien, je parle ici de valeurs telles que le courage, l'honnêteté ou encore l'honneur. Ces trois valeurs qui me sont chères semblent être partagée par de nombreux membres du Grand Oeuvre. Vous d'abord, qui m'avait convaincu à l'instant de la force de vos convictions et de votre courage pour les défendre au risque de perdre vos titres et vos terres. Mais également les membres du GOLD encore au conseil qui, je l'imagine, doivent en baver, pardonnez moi l'expression, au moins autant que vous pour ne pas céder face à la Duchesse et son fiancé. Qu'il soit entendu que mon amitié est acquise à la Duchesse et ne suis pas là pour médire derrière son dos, je n'approuve juste pas les méthodes dont elle use actuellement mesme si je reconnais dans ces actes la diplomate efficace qu'elle peut estre...

La diplomate efficace ...

Antoine se remémora toutes les prouesses de la duchesse dans ce domaine, et comment, alors qu'elle était Gouverneur, elle avait ridiculisé le Lyonnais-Dauphiné par sa gestion des affaires diplomatiques ...

Bref.

Le courage, l'honnêteté, l'honneur ... C'est beau, ce sont les bases du parti mais ... Nous ne pouvons pas nous présenter aux Lyonnais-Dauphinois avec un programme s'y résumant.

Il sourit amusé.

Dans notre dernier programme, quels sont les points, les idées desquels vous vous sentez proche ? Pourquoi ?

Alan dissimula un sourire, l'individu avec qui il discutait commençait à lui plaire énormément. Même là, devant lui qui s'annonçait en ami de la Duchesse, il ne rechignait pas à montrer ses sentiments, ou bien avait-il du mal à les dissimuler... Quoi qu'il en soit le très concis "bref" eut pour effet d'amuser l'Ambassadeur qui, sans qu'il pût savoir pourquoi, semblait déjà en dire long.
Vint ensuite le temps d'une question des plus complexes puisqu'il s'agissait de se souvenir de mémoire de ce qu'il l'avait séduit dans ce programme. Bien sûr, il y avait la présentation qui changeait un peu de l'ordinaire et avait permis de couper le programme en parties que chacun venait afficher, évitant ainsi les programmes long comme une vouge qui désespèrent les électeurs. Mais ce n'était pas pour des décors remarquables qu'il avait voté mais bien pour des faits précis, qu'il se devait de retrouver.... Il reprit la parole avant que le silence ne se fasse pesant.

Ma piètre expérience ne me permettrait pas de m'entretenir longuement sur les matières d'économie hélas ou de justice, mais je peux aisément commenter ce qui concerne la diplomatie... Ayant travaillé pendant un bon mois à Mercurol avant que votre programme n'arrive, je vous avoue qu'il m'arrivait d'y aller en trainant les pieds... La paperasse faisant loi, on ne s'amusait pas tous les jours. J'avais encore la chance d'arriver dans une province où tout était à faire et donc j'ai pu négocier un traité d'Ambassade, négociations sportives et captivantes, toutefois il est vrai que la major partie du temps se consacrait à la rédaction de rapports moins intéressants. Or il me semble que le Grand Œuvre avait une politique assez rénovatrice qui m'intéressait beaucoup où il s'agissait de se débarrasser de la paperasse par des moyens salutaires.

Il sourit en se souvenant de mieux en mieux de cette affiche, puis continua

J'ajouterai sans tarder que les choses semblent avoir changé depuis, même si la paperasse reste omniprésente. Le retour du Chancelier a du y participer mais je reste très attaché à vos propositions cependant... De mesme, toujours dans le même domaine, ce parti proposait une politique diplomatique pleine d'assurance et, comme par magie, voilà que notre Duché prend parti dans des affaires ne le concernant pas directement, voire pas du tout. On finit mesme par se méler de ce qui ne nous concerne en rien, si j'ose dire. Mais c'est cela qui rend le travail de plus en plus intéressant.

Alors qu'il parlait, le programme revenait de plus en plus clairement dans son esprit.

Hum... J'ai également souvenir d'un programme très porté sur la lutte contre les injustices régnant en nostre Duché également. L'idée me revient maintenant d'une lutte contre les fraudeurs, fuyant les impôts. Je n'y connais pas grand chose, je l'avoue, mais cette perspective m'avait séduit au plus haut point. De mesme, vous vouliez je me souviens éradiquer des injustices jusque dans les CO, ce qui me paraissait on ne peut plus noble en cette période de fin de guerre, où les soldats revenaient bouleversés.

Bref conclut-il en souriant. Votre programme m'avait intéressé au plus haut point.

Invité

Le seigneur de la Vallouise fit son apparition dans la salle d'accueil et de discussion des GOLD où il avait oui dire entendre des nouvelles voix, une connue, et une totalement inconnue. Il avait saisi le dernier échange entre Antoine et l'inconnu, c'est pourquoi, il décida d'entrer afin de parlementer avec cette nouvelle personne.

Il ouvrit la porte et y découvrit une personne qu'il ne connaissait pas..même pas de visue lors d'une cérémonie, mais les propos que raithuge avaient surpris, le laissant entendre que cette personne n'était pas de la même trempe que les nouveaux en politique du moment..il semblait fort intéressant.

Dans son grognement caractéristique, il salua et se présenta lorsque ce dernier eut fini de parler:

Bonjour Messire. je suis Raithuge Authieux, Seigneur de la Vallouise, et actuel CAM du conseil du Lyonnais Dauphiné.

petit sourire aux lèvres avant de grogner :ça en fait beaucoup de titre et de blabla pour une personne, mais au final, appelé moi Raithuge, ce sera plus aisé.

En écoutant à la porte tel un malpoli en entrant dans cette salle, j'ai entendu que dans notre programme, vous avez constaté que nous nous battons pour les inégalités et les injustices. vous n'avez pas tort, et vous êtes fort aise en la lecture de programmes politiques puisque vous avez su lire à travers celui-ci que nous appliquons la définition du Grand Oeuvre au quotidien.
En effet, le GOLD, plus vieux parti politique du duché depuis la triste disparition de l' APD, nous continuons depuis le début, à n'avoir parmi nos compagnons, que des personnes qui se battent pour nos valeurs, pour notre idéologie, et cela, à n'importe quel prix. C'est d'ailleurs le pourquoi nous sommes peu ici, nous sommes sélectif, et que nous ne nous lançons pas dans des campagnes de recrutement comme ont pu le faire certains partis, tout simplement dans le but de constituer une liste de 12 personnes, même incompétentes et sans charisme.

De ce fait, si vous êtes intéressé par notre ordre, je vous suggère de continuer de nous expliquer ce que vous désirez apporter à votre duché, et notamment, puisque vous êtes diplomate, nous expliquer selon votre point de vue, ce qu'il faudrait améliorer au niveau du duché pour que ses habitants se sentent mieux aujourd'hui...

L’Affreux avait eu vent qu’un future Soldat était en ses murs et qu’il était intéressé par les GOLD
Ne voulant pas interrompre la discussion entre le Grognon et le visiteur le TUL inclina la tête en sa direction en guise de salut et l’inciter à poursuivre…

Le Viennois lui posera une question plus tard, à moins que la discussion glisse sur le sujet qu’il souhaitait aborder.

A peine Alan eut-il finit de remettre ses idées en ordre et de se remémorer le programme en question, que la porte s'ouvrit sur un nouveau personnage qui se présenta d'une manière des plus originales qui fit sourire l'Ambassadeur. Ne sachant trop vers qui ses propos devaient se tourner, il jeta un coup au seigneur de Sinard qui ne semblait pas aussi surpris que lui de cette arrivée. Il reporta donc son attention sur le nouveau venu et, l'écoutant, vit apparaitre derrière lui un soldat qu'il avait rencontré un soir en taverne mais dont le nom lui échappait... Bon sang ! Quelle sensation désagréable que de voir sa mémoire ainsi percée... Ule... Rul... Rho... Rien n'y faisait, le diminutif ne revenait pas, pourtant le numéro du messire ce soir là était resté mémorable... Enfin, il n'était pas là pour cela et nul doute que cela lui reviendrait bien vite. Retour sur le Messire Raithuge qui posait à son tour des questions qui méritaient des réponses approfondies.

Je suis, Messire Raithuge, enchanté de vous rencontrer et puisque vous m'honorez d'une courtoisie parfois bien rare, permettez moi de me présenter à mon tour. Je suis Alan Ana, habitant de Valence, Diplomate et aspirant de l'Ost.

Vous me demandez ce que je peux apporter à ce Duché et c'est une question à laquelle j'aurai bien du mal à répondre. Comme je le disais avant que vous n'entriez, mes connaissances en politique, notamment en matières d'économie, sont bien limitées... Toutefois, je déborde d'enthousiasme et d'une grande envie de m'investir : comme vous pouvez sans doutes vous en rendre compte, je me porte actuellement sur tous les fronts et cherche partout à rendre service. De là, j'ai conclu que le meilleur moyen était de faire mon office en politique. Étant en passe d'avoir mon nez dans tous les domaines possibles, je n'ai point encore d'avis tranché sur ce qui serait bon pour le Duché et ses habitants. En temps que citoyen, je n'ai pas vraiment à me plaindre de la situation actuelle, mais je ne tarderai pas j'en suis sûr à trouver quelques choses à changer... Sans avoir un goût particulier pour critiquer, j'ai en horreur toute forme d'injustice et n'ai point peur de le faire savoir.

Ces derniers mots avaient été prononcés sur un ton plutôt ferme et l'Ambassadeur avait furtivement jeté un coup d'oeil à son premier interlocuteur. Il espérait avoir été clair et se préparait déjà à de nouvelles questions qui ne tarderaient sans doute pas.

Invité

Rai vit que Tul le suiva et pénétra derrière lui dans cette salle. Etant donné que le soldat ne dit rien, il ecouta ce que le sire Ana vait à répondre.
Il fut surpris par certaines réponses mais sourit face à l'entrain du jeune homme.

Il reprit la parole lorsque celui-ci eut fini et grogna :Merci pour cet exposé sur votre motivation.

J'aimerais revenir sur ce que vous avez dit si vous le permettez.

Tout d'abord, vous dites que vous vous investissez un peu partout, certes, c'est une excellente chose pour montrer une motivation et l'envie de bouger les choses pour améliorer son duché et la vie de ses habitants. C'est une excellente chose.
Cependant, vous dites que vous ne vous y connaissez pas beaucoup en économie, ce qui n'est pas rare dans ce duché, puisque les chiffres ressemblent plus à un tas de lettres informes et bien compliqués à décrypter pour la majorité des dauphinois, mais cela rentre en contradiction par rapport à ce que vous venez de dire puisque vous dites que vous êtes en passe d'avoir le nez partout, partout sauf en économie donc? l'économie étant un sujet que j'affectionne particulièrement, je note souvent lorsque l'on dit ne pas s'y connaitre, puis lorsqu'ensuite on fait des propositions sur ce meme sujet que l'on ignore. La plupart du temps, cela m'agace car je constate cela au conseil ducal en ce moment même, des propositions qui amèneraient l'économie du duché à sa perte...c'est pourquoi, lorsque l'on dit quelque chose et que l'on soumet une idée, il faut être bien sur de ce que l'on propose et du risque encouru.... Notre duchesse actuelle par exemple avance le nez collé à son parchemin, sans anticiper ce que l'avenir nous offre tant en économie que dans d'autres domaines... que des vagues idées...et cela est valable pour la majorité des conseillers ducaux....

la mine grise, sombre par ses derniers propos, lui rappelant ses aieux mort pour ce duché, que penseraient-ils aujourd'hui.... devant cette infamie.....

Revenant à la discussion, il grogna : Cependant vous semblez mettre un point d'honneur sur la fierté et le fait de ne pas se cacher pour dénoncer quelque chose lorsque cela ne va pas... c'est une de nos devises chez les GOLD, nous avançon set clamons haut et fort ce qui ne va pas, même si ces reproches sont à faire à des amis.. lorsque cela amène à la perte de nos institutions, il faut savoir ce que l'on veut: protéger nos amis, ou proteger notre duché? Pour ma part, mon choix est fait depuis longtemps....

Enfin, je reviens sur le fait que vous ne trouviez rien a redire pour le moment sur ce qui ne va pas...mais réfléhcissez à quelque chose que vous faites tout les mois, imposé par votre mairie, mais qui dépend directement du conseil ducal..cette chose doit disparaitre, et c'est le premier point qui me gène dans la vie de tout les jours de chaque dauphinois...

Le Tul laissa s’exprimer Rai, puis laissant planer un cour silence il en déduit qu’il pouvait prendre la parole …

Sir Alan nous nous sommes croisé à mainte reprise… et je suis heureux de vous rencontrer en nos murs…

Il me semble que vous êtes à l’Aube d’être l’un de mes frères d’Armes….J’ai même ouïe dire que vous êtes un Aspirant de qualité, pour cela, même si vous êtes encore nouveau en Ost, j’aimerai néanmoins connaitre vostre point de vue sur nostre armée, et connaitre ce que vous souhaiteriez voir améliorer en elle ?

C'est avec une attention toute particulière que l'Ambassadeur écouta son interlocuteur parler de chiffres. Ses connaissances en la matière n'étaient pas tout à fait médiocre mais il n'avait jamais eu à en user et donc avait souvent bien du mal à suivre quand le sujet venait à être abordé. Il ne semblait pas y avoir de critique quelconque dans ce que le Sire de la Vallouise disait mais Alan ne peut en être sûr, il répondit tout de même franchement aux questions de son interlocuteur.

Effectivement Messire, je l'ai dis et le redis encore, je n'ai point de connaissances suffisantes en matière d'économie et c'est un sujet dans lequel je sais me faire très petit. Si je m'efforce de toucher à toutes les matières, je me limite tout de même à celle que je maitrise ou suis capable de maitriser à terme. Je ne me sens pas incapable de maitriser l'économie à l'avenir mais, aujourd'hui, alors que je me présente à vous, je n'ai point de connaissances en la matière, ne bénéficiant d'aucune expérience... Et je puis vous assurer que je ne tarderai à pallier ce manque mais qu'en attendant vous ne m'entendrez point sur ce sujet sinon pour apporter plus de questions que de réponses.

Puisque nous parlons d'impôts, je serai comme tout un chacun ravi de les voir disparaitre, toutefois, j'ose spéculer qu'un tel équilibre de l'économie Ducale doit être bien difficile à atteindre. De plus, pour avoir payé les miens récemment, j'avoue ne pas trop avoir à me plaindre de leur valeur. Mes terres sont étendues mais je ne m'estime pas mal en point quand on me prélève vingt écus pour deux parcelles qui m'en fournissent, chacune, trois fois plus par semaine. Maintenant, comme il est dans la nature de l'homme d'être bien souvent insatisfait, je ne rechignerai tout de même pas à voir ces vingt écus tomber à zéro.

Une fois qu'il eut fini, il attendit une réaction qui ne vint pas de suite. Sans doute, le Sire réfléchissait-il à d'autres questions ou bien laissait-il la parole à d'autres. En tous cas, ce court silence profita au Messire dont le nom lui échappait... Rul... Tul... Oui !! Tul ! Oh misère, qu'il est bon de se souvenir... L'Instructeur Rotule. Ce succès sur sa mémoire flanchant arracha un sourire à l'Ambassadeur qui écouta le dit Rotule avant de répondre en assistant sur ses deux premiers mots :

Instructeur Rotule, j'aimerais pouvoir porter un regard critique sur nostre Ost mais, n'étant pour l'instant jamais sorti de l'école que pour suivre mon Instructeur dans une surveillance de route qui me marquera pour un moment et, n'ayant toujours pas pris de poste en ma garnison, je ne peux qu'affirmer que ma vision n'est que très restreinte. J'ai acquis la théorie qui me semble très bien organisée avec un système de rapports excellent, à la fois concis et précis, mais je n'ai toujours pas pu en voir le résultat pratique. Je n'ai jamais pu expérimenter le système de solde ou de M.O.L.D, tout ce que j'en sais, je le tiens de la lecture du Corpus. Je ne suis donc pas en mesure actuellement de vous donner un avis complet sur l'Ost, sinon qu'en théorie, il est très bien géré. Il me faudra attendre mon intégration de la garnison de Valence, d'y voir l'ambiance et d'en sentir l'efficacité.

Invité

Rai vit que tul prit également la parole pour interroger le jeune Ana. il le laissa faire, laissant le sire prendre en compte tout ce qu'il avait à ingérer avec ces assauts de questions..la pauvre devait se sentir bien torturer et sa motivation ne faiblissant pas, il montrait ici une force mentale intéressante....

Rai se permit de reprendre dans un grognement :
Pour ma part, je j'apprécie votre honneteté, et je vois que vous êtes de bonne foi, et motivé. votre implication pour ce duché si elle continue dans le sens du duché, et non du mérite comme le désire la plupart des politiciens de nos jours..malheureusement.

Pour finir sur les impots, que vous ne les trouviez pas élevés est une bonne chose sachant que depuis 6 mois consécutifs que je suis conseiller ducal, et que je milite toujours dans le sens de la baisse avec une bonne économie, les impots sont passés de 35000écus à 23000ecus, soit un tiers de moins en 6 mois. Et je vous assure, nous sommes partis de très bas.... Aujourd'hui, nos finances, si elles continuent en ce sens, sont sur une pente ascendante et font qu'elles ne peuvent que s'embellir si tout le monde a compris comment faire.
Cependant, vous ne les trouvez pas élevés. Pour ma part, j'ai vécu pendant 3ans sans impots, les voir m'a fait mal pour les dauphinois... aujourd'hui, je me bats pour qu'ils disparaisse, et je suis proche de cette réussite... j'entend donc continuer jusqu'à l'atteindre.... Voila ce que je peux vous dire en économie.

Je n'ai plus de questions, vous m'avez convaincu.

large sourire au sieur en attendant que Tul ou Antoine n'intervienne...

Puisqu'elle était d'humeur à se promener ce jour, Arwel décida d'aller voir cet homme que le vent ou peut-être autre chose leur avait envoyé... Mais si elle ne posait pas souvent de questions, la duchesse aimait à rencontrer les personnes qui étaient susceptibles de venir les rejoindre... Elle arriva donc alors que Rai faisait un large sourire... Bigre, il lui avait raconté quoi pour le faire sourire ainsi ? La jeune femme tenta de masquer son étonnement et bisa ses compagnons, espérant leur tirer un grognement ou deux, elle n'avait pas eu sa dose... puis elle salua le messire...

Bonjour... Je me nomme Arwel Chanvigny, duchesse de Clérieux, dame de Lentilly, bailli du Duché, enfin, pour l'instant...

Léger sourire...

Ne vous inquiétez pas, je n'ai aucune question à poser... c'est simplement que j'apprécie de pouvoir saluer ceux qui aspirent à nous rejoindre...

La Bienveillante se posa afin de voir ce que donnerait la fin de l'entretien.

Alors qu’il écoutait le Sir Alan, l’affreux vit entrer la Duchesse qu'il saluat d'un signe de tête tout en lorgnant sur les cailloux de sa couronne qu’il avait essayé de dérober un soir en taverne, et esquissa un sourire en coin en cette pensé avant de nouveau se concentrer quand l’invité le salua comme Instructeur….

D’un sourire de bienveillance il reprit …

Point d’Instructeur ici Sir Alan, en ses murs que j’affectionne je suis un compagnon des GOLD voila tout…

Tout comme le grognon… heuuu !!!! Mon compagnon Rai je n’ai plus de question pour ma part et j’ai moi-même mon avis sur vostre aspiration à nous rejoindre…

Si tient… encore une pour finir… quand seriez vous disposé à œuvrer avec nous si toute fois mes autres compagnons acceptent vostre venu ?

Alan sourit à son tour quand le Sire de la Vallouise eut finit et se dit que ce serait une bonne chose de travailler à ses côtés dans la mesure où il y aurait sans doutes beaucoup à apprendre en cette matière qui lui faisait tant défaut... Il s'inclina légèrement en guise de remerciement, puis se relevant, vit apparaitre une nouvelle personne. Comment se pouvait-il que tant de personne soient là, dans ce bâtiment si petit depuis la rue, ou sinon petit, au moins pas assez grand pour accueillir tant de monde... Petites pensées mises à part, il se présenta également.

Vostre Grasce, je suis ravi de vous rencontrer, Alan Ana, pour vous servir. Bon Ambassadeur qu'il était, il faisait toujours l'effort de respecter l'étiquette, puis souriant à la dernière remarque de la Duchesse ajouta : Je vous remercie pour cet égard... Il s'inclina à nouveau et se retourna bien vite vers l'Instructeur qui reprenait le flambeau. Les GOLD s'adonnaient ici à un véritable ballet et Alan avait bien du mal à garder le rythme mais s'atteler tout de même à tenir la note.

Et bien, Messire Rotule, je serais prêt à œuvrer pour le Duché à vos côtés sitôt mon entrée acceptée et serais prêt alors à participer aux débats. Toutefois, vostre question doit, je suppose, concerner mon éventuelle intégration à une liste, et il me semble que vous ne manquez pas de membres pour en créer une actuellement. Aussi, mon intégration à vostre liste ne serait pas prévue pour les élections d'avril mais plutôt pour les suivantes, si besoin était. Ma participation pour les prochaines élections se cantonnerait donc à une prise de connaissance attentive du programme que vous préparez je suppose depuis quelques semaines, de la défense du dit programme sur la place publique et, dans la mesure de mes moyens, du financement de la liste.
(encore que je ne sais plus si je peux la financer sans en être, mais je peux m'arranger avec Ericx par le biais de quelques transactions de pains etc Razz

)

Bien bien bien... une petite chope en attendant Sir Alan.... ?

Alan sourit largement.

Ma Foy, on m'a proposé un verre de Clairette déjà et je m'en voudrai de me porter mal en cette heure peu avancée... Toutefois, une choppe, je l'espère, ne suffira pas à me retourner le ventre et l'esprit. J'accepte !

.............Clairette ..........Un mot qui lui titilla l'oreille en passant dans les couloirs .Elle entra dans dans lea mièce où bonne mon de compagnon et un messire se trouver

Bien le bonjour à vous tous . Se tournant vers l'homme présent .Bien le bonjour Messire .Je suis yasaëlle enchantée

Alan n'eut pas le temps de finir sa phrase que la porte de la pièce était poussée à nouveau, laissant entrer une personne qu'il avait croisé le temps d'un instant à l'armurerie de Grenoble. Petite Ana-lepse, pour fouiller dans la mémoire en gruyère de l'Ambassadeur et le nom revint bien vite cette fois, il s'agissait de Ya. D'ailleurs, il ne se trompait pas car c'est ainsi qu'elle se présenta. Question de bienséance, l'Ambassadeur tut toute allusion à cette rencontre; après tout, pouvait-il critiquer les oublis de certains alors qu'il n'était même pas sûr de pouvoir rentrer chez lui ce soir là, lui qui possédait une mémoire bien sélective ? Sélective et relativement aléatoire dans cette sélection d'ailleurs... Pas de choix par préférence, juste des sonorités à la rigueur. Ya, c'est court et facile à enregistrer. Enfin Tul aussi remarquez... Oui, aléatoire, c'est bien le mot. Un sourire rapide, et il se présenta à nouveau devant l'armurière qui ne devait pas pouvoir se souvenir de tous les Aspirants qui venaient chercher un barda plus lourd qu'eux pour leur première patrouille.

Bonjour à vous également, Yasaëlle. Alan Ana, enchanté.